En juin 2024, la nouvelle de la liquidation judiciaire du constructeur américain Fisker a secoué le monde de l’automobile. Spécialisée dans les véhicules électriques, l’entreprise n’a pas réussi à surmonter ses difficultés financières malgré un lancement prometteur de son modèle phare, l’Ocean One. Avec plus de 55 000 précommandes, Fisker semblait promis à un bel avenir, mais la concurrence féroce de Tesla et des marques chinoises comme BYD a eu raison de la marque. En France, seulement 165 véhicules Fisker ont trouvé preneur, rendant impossible la pérennité de l’entreprise.
La situation dramatique pour les propriétaires français
Les propriétaires de véhicules Fisker en France se trouvent aujourd’hui dans une situation très compliquée. La mise en liquidation de l’entreprise a entraîné l’arrêt des mises à jour logicielles et la disponibilité des pièces détachées est devenue quasi inexistante. Cela pose un sérieux problème pour l’entretien et la réparation de ces voitures électriques qui nécessitent des interventions techniques régulières et spécifiques.
Face à cette situation inédite, les clients français ont décidé de s’organiser collectivement pour trouver des solutions. Ils ont formé l’association Fisker Owners Association France (FOAF), afin de mutualiser leurs efforts et ressources pour pallier les carences laissées par la faillite du constructeur. Dans un contexte similaire, il est intéressant de noter qu’une enseigne de décoration bien connue, Casa, traverse également une période sombre avec des défis financiers importants.
Mutualisation des solutions
L’association FOAF regroupe les propriétaires de véhicules Fisker en France et leur permet d’échanger informations et astuces concernant l’entretien de leurs voitures. Par exemple, certains membres partagent des conseils sur comment bricoler eux-mêmes certaines réparations mineures ou où trouver des pièces détachées compatibles provenant d’autres modèles de voitures électriques. Bien que cela ne soit pas une solution idéale, cela permet néanmoins d’éviter que leurs véhicules tombent en panne totale et deviennent inutilisables.
Par ailleurs, la mutualisation des efforts inclut aussi des démarches juridiques pour réclamer une compensation financière auprès de l’entreprise en liquidation ainsi que des tentatives de négocier avec des garagistes spécialisés en voitures électriques pour obtenir des accords de maintenance spéciale pour les véhicules Fisker.
Clients sous contrat de leasing chez Agilauto contraints de restituer leurs véhicules
Pour ceux qui avaient choisi de financer l’achat de leur voiture via une offre de leasing (LOA ou LLD) proposée par Agilauto, une filiale du Crédit Agricole, la situation est différente mais tout aussi délicate. Ces clients doivent impérativement restituer leurs véhicules pour des raisons de sécurité. En effet, sans mises à jour logicielles ni possibilité de remplacer les pièces défectueuses, rouler avec une Fisker peut devenir dangereux.
Agilauto a entrepris des démarches pour faciliter la restitution de ces voitures tout en proposant des alternatives aux clients concernés. Les options proposées incluent la transition vers d’autres modèles disponibles dans leur catalogue, qu’il s’agisse de voitures neuves ou d’occasion. Toutefois, ce changement inattendu complique la mobilité quotidienne des usagers et comporte souvent des coûts additionnels non prévus initialement.
Impact financier pour les clients
On comprend aisément la frustration des clients face à cette situation. Ceux qui s’étaient engagés dans un contrat de leasing pensaient bénéficier d’une flexibilité accrue avec la possibilité de changer facilement de voiture en fin de contrat. Malheureusement, la nécessité de rendre leurs véhicules prématurément engendre des désagréments financiers supplémentaires.
- Fin des avantages liés à la LOA/LLD initiale
- Négociation de nouveaux termes contractuels
- Difficulté à retrouver un véhicule équivalent dans leur budget
La restitution obligatoire précipitée perturbe donc sérieusement l’usage prévu de leur voiture et peut compliquer l’organisation familiale et professionnelle de nombreux ménages.
Recherche de recours et collaboration avec des spécialistes
En réponse à ce défi, les clients cherchent activement des solutions alternatives pour garantir leur mobilité et sécuriser leurs investissements. Les discussions au sein de la FOAF vont bon train et des collaborations avec des experts en droit des consommateurs et des spécialistes du secteur automobile sont en cours. Leur objectif est de déterminer si des recours judiciaires peuvent être envisagés contre Fisker ou même contre les clauses de leurs contrats de leasing.
Toutefois, ces démarches prennent du temps et de l’énergie. En attendant, de nombreux propriétaires devront gérer au quotidien les aléas liés à l’entretien de leurs véhicules en difficulté.
