Depuis quelques jours, les réseaux sociaux ont été enflammés par une rumeur pour le moins intrigante : une vaste ville souterraine aurait été découverte sous les célèbres pyramides de Gizeh, en Égypte. Plus précisément, c’est sous la pyramide de Khéphren que cette découverte spectaculaire aurait eu lieu, révélant des structures profondes et mystérieuses. Mais qu’y a-t-il réellement derrière cette prétendue révélation archéologique fascinante ?
La genèse de la rumeur : découverte ou illusion ?
Comme souvent sur Internet, cette histoire captivante a pris son essor à partir d’une simple conférence de presse. Pourtant, les informations relayées n’ont rien de scientifique selon les experts. Cette prétendue révélation vient d’un groupe dont la crédibilité est largement remise en cause, composé de figures controversées comme Corrado Malanga – connu pour ses théories extraterrestres – et Armando Mei, égyptologue autodidacte. Ces personnages affirment avoir découvert une cité cachée sous le sable égyptien, mais leurs méthodes et conclusions posent question.
Ni Malanga ni Mei ne peuvent se targuer de publications dans des revues scientifiques reconnues. Leurs affirmations s’appuient sur des modèles élaborés sans rigueur méthodologique, ce qui jette un doute sérieux sur l’existence réelle de ces structures anciennes qu’ils évoquent avec tant d’assurance. Sans appuis académiques solides, il devient difficile de prendre au sérieux leur annonce sensationnelle d’une découverte archéologique d’une telle magnitude.
Pourquoi l’expertise scientifique met-elle en doute ces déclarations ?
Des voix autorisées dans le domaine de l’égyptologie ont rapidement réagi face à l’emballement médiatique. Chloé Ragazzoli, spécialisée dans l’histoire ancienne, ainsi qu’Émilie Martinet, experte en archéologie, soulignent toutes deux le manque flagrant de méthode scientifique dans les assertions du duo. Elles rappellent que les études sérieuses doivent être fondées sur des preuves tangibles et vérifiables, obtenues par des méthodes robustes telles que les analyses stratigraphiques ou l’utilisation d’outils modernes comme la méthode d’imagerie radar.
Loin des spéculations, Zahi Hawass, le célèbre égyptologue anciennement ministre des Antiquités, a également démenti ces allégations. Il confirme qu’aucune fouille n’a été autorisée dans ou aux environs de la pyramide de Khéphren, et souligne que les technologies actuelles ne permettent pas encore de détecter de manière fiable des structures aussi profondément enfouies que celles décrites par Malanga et Mei.
Qu’est-ce que la méthode d’imagerie radar ?
L’imagerie radar est une technique souvent utilisée en archéologie moderne pour explorer les vestiges enfouis sans les perturber. En envoyant des ondes à travers le sol, elle offre une image possible des structures souterraines présentes. Cependant, cette technologie a ses limites, notamment en matière de profondeur d’analyse et de résolution, ce qui complique l’identification précise de formes complexes sous des milliers de tonnes de roche et de sable. Pour lire davantage sur des techniques similaires appliquées à d’autres champs, vous pouvez consulter ce livret pédagogique sur l’intégration de la biodiversité urbaine.
D’ailleurs, même si elle est prometteuse, cette méthode nécessite une analyse minutieuse des données recueillies, souvent réalisée par une équipe d’experts interdisciplinaires afin d’éviter toute interprétation biaisée. Par conséquent, les allégations selon lesquelles une cité immense aurait été découverte grâce à de simples modélisations soulèvent naturellement la suspicion des véritables spécialistes en égyptologie.
Les pyramides de Gizeh : un site entre mythe et science
Les pyramides de Gizeh sont depuis toujours source de fascination pour le monde entier. Majestueuses et énigmatiques, elles suscitent nombre de théories alternatives cherchant à expliquer leur existence et leur construction. Ce pan de notre culture populaire perpétue la croyance selon laquelle ces monuments pourraient receler encore bien des secrets, fomentant des spéculations extravagantes sur l’existence de villes souterraines.
Cependant, les recherches scientifiques menées au fil des décennies continuent de lever le voile sur ces merveilles architecturales. Avec chaque brique étudiée, chaque tombe mise au jour, nous avançons vers une compréhension plus éclairée des techniques et objectifs des anciens bâtisseurs. La science démystifie peu à peu les légendes tout en respectant la grandeur historique des pyramides, phare inaltérable de la civilisation égyptienne antique.
