Le calcul du solivage d’un plancher en bois représente une étape cruciale pour garantir la solidité et la pérennité de votre structure. Nous avons constaté que de nombreux auto-constructeurs et bricoleurs se lancent dans ce type de projet sans maîtriser les fondamentaux, ce qui peut compromettre la sécurité de l’ouvrage. En France, plus de 65% des sinistres liés aux planchers proviennent d’erreurs de dimensionnement des solives. Nous vous proposons donc un guide complet pour vous accompagner dans cette démarche technique mais accessible, fruit de nombreuses années d’expérience dans la construction écologique et durable.
En bref :
Concepts clés | Détails pratiques |
---|---|
🏗️ Fondamentaux du solivage | Comprendre le rôle des solives comme ossature principale du plancher. Identifier les facteurs influençant leur dimensionnement. |
🧮 Calcul des sections | Déterminer la charge globale du plancher. Appliquer la méthode 20/8/40 ou utiliser des abaques spécifiques selon l’essence. |
🔨 Mise en œuvre technique | Choisir des essences résineuses avec taux d’humidité inférieur à 18%. Prévoir un contreventement adéquat contre les déformations latérales. |
🌱 Aspects écologiques | Intégrer des isolants biosourcés entre les solives. Assurer la ventilation de la structure pour éviter l’humidité. |
⚠️ Prévention des risques | Éviter les erreurs de dimensionnement responsables de 65% des sinistres. Laisser un espace de dilatation d’environ 1 cm en périphérie. |
Table des matières
ToggleLes bases du solivage pour plancher bois
Avant de nous lancer dans les calculs, il est essentiel de comprendre ce qu’est un solivage et son rôle dans une structure. Le solivage constitue l’ossature principale d’un plancher en bois. Il s’agit de l’ensemble des poutres horizontales, appelées solives, qui supportent le revêtement du plancher et transmettent les charges aux murs porteurs ou aux poutres maîtresses.
Une solive de plancher en bois est donc une poutre horizontale posée sur des appuis (murs, poutres) et destinée à soutenir les charges du plancher. Ces éléments structurels sont généralement disposés parallèlement les uns aux autres à distance régulière, ce que l’on appelle l’entraxe.
Plusieurs facteurs influencent le dimensionnement des solives :
- La portée (distance entre les appuis)
- L’entraxe (espacement entre les solives)
- Les charges d’exploitation (poids des meubles, des personnes)
- Les charges permanentes (poids propre du plancher)
- L’essence de bois utilisée et sa résistance mécanique
En utilisant des matériaux écologiques comme le bois issu de forêts gérées durablement, nous contribuons non seulement à la qualité de notre habitat mais aussi à la préservation des ressources naturelles. Le bois de construction stocke en moyenne 0,9 tonne de CO2 par mètre cube, ce qui en fait un choix particulièrement respectueux de l’environnement.
Comment calculer la section des solives pour un plancher bois
Le calcul de la section des solives constitue l’étape déterminante pour assurer la résistance et la rigidité de votre plancher. Nous vous présentons une méthode en quatre étapes qui a fait ses preuves sur de nombreux chantiers écologiques.
Tout d’abord, déterminez la charge globale que devra supporter votre plancher. Cette charge comprend :
- Les charges permanentes (poids propre du plancher)
- Les charges d’exploitation (variables selon la destination des pièces)
Pour un usage résidentiel standard, la réglementation impose une charge d’exploitation minimale de 150 kg/m². Pour une bibliothèque ou une salle d’archives, cette valeur peut monter jusqu’à 600 kg/m².
Ensuite, calculez la charge par solive en fonction de l’entraxe choisi. Par exemple, pour un entraxe de 40 cm et une charge globale de 250 kg/m², chaque solive supportera 100 kg par mètre linéaire (250 × 0,4).
La méthode traditionnelle du 20/8/40, utilisée par les charpentiers depuis des générations, offre une approche simple mais efficace :
Portée (en m) | Section recommandée (h × l en mm) | Entraxe standard (en cm) |
---|---|---|
2,00 – 2,50 | 150 × 50 | 40 |
2,50 – 3,00 | 175 × 63 | 40 |
3,00 – 3,50 | 200 × 75 | 35 |
3,50 – 4,00 | 225 × 75 | 35 |
Cette méthode empirique tient compte du fait que la hauteur d’une solive doit être environ 20 fois l’épaisseur, que la portée maximale doit être limitée à 8 fois la hauteur de la solive, et que l’entraxe optimal se situe autour de 40 cm.
Pour les calculs plus précis, nous recommandons l’utilisation d’abaques de solivage spécifiques à l’essence de bois utilisée. Ces outils, disponibles auprès des organisations professionnelles du bois, permettent de déterminer la section optimale en fonction de toutes les variables du projet.
Conseils pratiques pour une mise en œuvre réussie
Au-delà des calculs théoriques, la réussite d’un solivage dépend grandement de sa mise en œuvre. Voici quelques recommandations issues de notre expérience sur de nombreux chantiers écologiques.
Le choix du bois est primordial pour la durabilité de votre plancher. Privilégiez des essences résineuses comme le douglas, le mélèze ou l’épicéa pour leur excellent rapport résistance/poids. Vérifiez que le bois est sec (taux d’humidité inférieur à 18%) et exempt de défauts majeurs comme les nœuds importants ou les fentes.
Pour l’assemblage des solives aux poutres porteuses, plusieurs solutions s’offrent à vous :
- Les étriers métalliques (solution rapide mais moins écologique)
- Les assemblages traditionnels par enfourchement ou entaille (plus écologiques mais nécessitant un savoir-faire)
- Les sabots de solives en acier galvanisé (bon compromis)
N’oubliez pas de prévoir un contreventement adéquat pour éviter les déformations latérales. Des entretoises disposées perpendiculairement aux solives permettent de répartir les charges et d’éviter le phénomène de flambage.
Lors de la pose du plancher sur les solives, laissez un espace de dilatation d’environ 1 cm en périphérie pour permettre au bois de « travailler » avec les variations hygrométriques. Cette précaution, souvent négligée, évite les déformations à long terme et les craquements désagréables.
Les facteurs environnementaux à considérer
La dimension écologique d’un plancher en bois ne se limite pas au choix des matériaux. Nous devons également considérer d’autres aspects pour que notre construction soit véritablement durable et respectueuse de l’environnement.
L’isolation thermique et acoustique peut être intégrée entre les solives, créant ainsi un plancher performant énergétiquement. Des matériaux biosourcés comme la laine de bois, le liège ou la ouate de cellulose constituent d’excellentes options, avec des performances comparables aux isolants conventionnels tout en préservant la qualité de l’air intérieur.
La ventilation de la structure représente un point crucial pour éviter les problèmes d’humidité. Prévoyez toujours une lame d’air entre l’isolant et le plancher, ainsi qu’une barrière d’étanchéité à l’air perméable à la vapeur d’eau côté pièce chauffée.
Pour les finitions, privilégiez les huiles et cires naturelles plutôt que les vernis synthétiques. Ces produits permettent au bois de respirer tout en lui offrant une protection efficace contre les taches et l’usure quotidienne.