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Mountain Wilderness : Conférence/Débat | Défendre la wilderness implique-t-il de vouloir réensauvager le monde ?

Mountain Wilderness organise une conférence-débat sur le thème « Défendre la wilderness implique-t-il de vouloir réensauvager le monde ? », avec Raphaël Larrère, auteur de « Penser et agir avec la nature : une enquête philosophique ».

RDV EN VISIO Le dimanche 28 mars 2021 à 18h :
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Le concept de « wilderness » est issu d’une conception duale de la relation homme-nature, très occidentale. Pour les peuples premiers ou anciens, il y avait « le monde », l’existant, dont ils faisaient partie intégrante. Ils avaient maints récits de l’origine ou de la composition de ce monde, mais ils ne se voyaient, concevaient pas comme en dehors de la nature.

Dans le monde occidental et particulièrement dans l’Amérique des fondateurs, d’où est issue la notion de wilderness, l’idée de nature provient d’un processus issu de la philosophie grecque, du cheminement des monothéismes, qui s’est prolongé avec la révolution scientifique et l’essor de l’économie libérale. « La nature est un dispositif métaphysique, que l’Occident et les Européens ont inventé pour mettre en avant la distanciation des humains vis-à-vis du monde, un monde qui devenait alors un système de ressources, un domaine à explorer dont on essaye de comprendre les lois. » (P. Descola)

Aujourd’hui, nous connaissons les effets des pressions que l’humanité fait peser sur les éco-systèmes et les cycles biogéochimiques. La précision de cette connaissance s’accroît d’année en année, et nous oblige à nous interroger sur notre responsabilité vis-à-vis de l’avenir. Cela suppose de s’interroger sur la façon dont les humains tirent parti – ou peuvent tirer parti différemment – d’un monde complexe associant de façon instable le sauvage et le domestique. Il y a trois attitudes possibles vis à vis de la nature : la dominer par l’artifice, la prendre pour partenaire ou lui ficher la paix.

On a de bonnes raisons de plaider pour les deux dernières attitudes : la laisser en libre évolution dans l’espace sauvage, la prendre pour partenaire dans l’espace domestique et décider, dans l’entre deux du sauvage et du domestique, où il est souhaitable de maintenir des activités et où opter pour « l’ensauvagement ».